Greenpeace lance ce jour, en vue de sa distribution massive, un clip intitulé "Tous plumés par Electrabel" (disponible sur http://www.eletrobel.be) – communiqué de presse ci- dessous. Ce film d'animation révèle comment le consommateur belge - via une facture d'électricité record en Europe - a permis et permet encore, à Electrabel/Suez de réaliser des bénéfices exceptionnels et ce, suite à l'amortissement anticipé de ses réacteurs nucléaires et centrales au charbon. La CREG (Commission de Régulation de l'Electricité et du Gaz) a évalué ces bénéfices exceptionnels à plus de 11 milliards d'euros (d'ici 2025).
Bruxelles, le 30 octobre 2007 : Greenpeace lance aujourd’hui un clip évoquant les mécanismes qui ont conduit à détourner de l’escarcelle belge les sommes versées par les consommateurs suite à l'amortissement accéléré des centrales au charbon et des réacteurs nucléaires d’Electrabel. Ce film d'animation sera projeté à plusieurs reprises dans des lieux publics et largement diffusé sur Internet via le site www.eletrobel.be. Greenpeace révèle ainsi à grande échelle, l’existence de ces 'profits non anticipés' et souligne, une fois de plus, le passéisme qui caractérise la production d’électricité en Belgique. Les profits non anticipés permettent à Electrabel de maintenir une production d'électricité préjudiciable à l'environnement, à une époque où le défi climatique devrait fédérer toutes les énergies... Il incombera au futur ministre du Développement durable de s'atteler à la récupération rapide des 'profits non anticipés' et à leur affectation exclusive au développement de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Le régulateur du marché de l'électricité (CREG) estime à quelque 11 milliards d’euros, les sommes à récupérer… (1)
La construction des centrales au charbon et des réacteurs nucléaires d’Electrabel remonte aux années 1960-1980. Leur durée de vie était initialement de 30 à 40 ans. Or, il a été décidé d’amortir ces infrastructures en 20 ans, en gonflant les factures des ménages belges. Une fois les centrales amorties, rien n'a été entrepris pour restituer à la collectivité ce qu'elle avait investi. Electrabel bénéficie, pour sa part, d’un parc énergétique amorti et engrange toujours des 'bénéfices exceptionnels' (aussi appelés 'profits non anticipés'). Dans un marché libéralisé, Electrabel/Suez dispose donc de très sérieux avantages concurrentiels
Les Belges se font fait ‘plumer’ par Electrabel et les responsables politiques n’ont rien entrepris pour récupérer l'avance des ménages belges lors de la libéralisation du marché de électricité. Le maintien du monopole de facto d’Electrabel hypothèque le développement d’autres sources d’énergie, à tel point que l’on peut se demander comment la Belgique parviendra à répondre aux objectifs européens définis en matière de renouvelables ou d’efficacité énergétique... (2)
C’est pourquoi, Greenpeace se tourne vers le futur gouvernement et son ministre du Développement durable pour lui demander de récupérer le plus vite possible les sommes investies par les Belges et de les affecter à l’intérêt collectif.
«S i nos responsables politiques ne changent rien à la situation actuelle, la Belgique risque de manquer le virage énergétique que les changements climatiques nous imposent. Electrabel tente de nous faire croire que son électricité respecte l’environnement. C’est faux, déplore Fawaz Al Bitar, de la campagne Climat de Greenpeace, Electrabel vit toujours à l’heure du nucléaire et du charbon (3). Sa politique de production en Belgique le prouve, comme sa politique d’investissements à l’étranger.»
Pour Greenpeace, les Belges seront nombreux à s’insurger d’avoir été grugés et sont tout aussi nombreux à vouloir lutter contre les changements climatiques.
« Il est indispensable, rappelle Fawaz Al Bitar, d’explorer le véritable filon que l’efficacité énergétique représente dans un pays comme la Belgique. Et qu’est-ce que l’on constate ? Electrabel brûle de la biomasse dans des centrales au charbon vieillissantes ! Comme il est essentiel d’investir aujourd’hui dans des énergies renouvelables. Il est urgent de mettre en place de l’éolien offshore et que fait-on ? On dissuade les investisseurs en évoquant un nouveau retard dans la sortie du nucléaire. »
En ne remettant pas en cause les délais de fermeture des centrales nucléaires et récupérant le plus vite possible, les quelque 11 milliards d'euros de 'profits non anticipés' d’Electrabel, le nouveau gouvernement fédéral pourra démontrer sa volonté d’ouvrir la Belgique aux énergies véritablement durables. Ces 'profits non anticipés' doivent être exclusivement affectés aux recherches et investissements dans les énergies renouvelables et dans les mesures d'efficacité énergétique.
Visitez le site www.eletrobel.be et découvrez-y le film à télécharger, dossier complémentaire sur www.greenpeace.be
Photos des projections grand public du film disponibles dans l'après-midi via l'adresse: ftp://greenpeace.rack66.com/ (inlog: press paswoord: press4gpb)
Notes aux rédactions
1) Le régulateur du marché de l'électricité (CREG) estime les profits non anticipés à quelques 11 milliards d'euros. Cette estimation se décline en deux parties. Les sommes portant sur la période 1985-2004 qui s'élèvent à 3,3 milliards d'euros et la somme que l'on obtiendra en 2025 soit 11,15 milliards d'euros. cf. In "Le prix de l'électricité par composante tarifaire", Conférence de presse de la CREG du 5 juillet 2006.
2) Greenpeace demande au futur gouvernement que la Belgique puisse se fixer des objectifs à moyen et long terme en terme de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre (-30% d'ici 2020 et au moins -80% d'ici 2050), d'énergie renouvelables (au moins 15% à 20% d'ici 2020) et d'efficacité énergétiques (20% d'économie d'énergie supplémentaire d'ici 2020).
3) Mix énergétique Electrabel (production en Belgique): 58% nucléaire, 11% charbon et 1,7% énergies renouvelables.